Depuis son introduction sur notre marché en 2014, la Jaguar F-Type en a fait couler de l’encre ou, si vous préférez, des pixels… avec la multiplication des sites web consacrés à l’automobile bien sûr !
Sa ligne à la fois moderne et rétro a rapidement réuni un large bassin de potentiels acheteurs recherchant une sportive de haut niveau sans toutefois être obligé d’allonger plusieurs centaines de milliers de dollars comme c’est le cas avec les authentiques exotiques.
Avec l’annulation du coupé XK qui agissait davantage en tant que représentant dans le segment des authentiques GT, il ne reste plus que la F-Type pour jouer ce rôle de séductrice au sein de Jaguar. Mais le fait qu’elle soit sublime à regarder et que ses performances soient à la hauteur est-il suffisant pour faire graduer la F-Type au statut de voiture exotique ? La question mérite au moins d’être posée.
La comparaison avec la Boxster
Malgré les différences d’ordre technique, plusieurs personnes osent comparer la F-Type avec la Porsche Boxster. Évidemment, il est judicieux de regarder du côté de la Boxster S ou même celle portant l’écusson GTS, car la version de base, malgré des prestations sur route tout à fait nobles, doit s’avouer vaincue en matière de puissance, quoique ses temps d’accélération officiels ne soient pas si loin que ceux d’une F-Type munie du V6 suralimenté de 340 chevaux.
Toutefois, il y a également l’aspect monétaire qui entre en ligne de compte ici. Si la Boxster débute à quelques billets sous la barre des 60 000$, ce n’est pas tout à fait le cas avec la F-Type qui commande au minimum plus de 80 000$. Évidemment, dans ce créneau, les options font souvent grimper la facture finale à des niveaux stratosphériques, mais bon, notez tout de même que la Boxster S débute juste en dessous de 73 000$, une version plus pointue au niveau de la conduite. En ce qui a trait aux deux autres, GTS et Spyder, disons que leurs prix respectifs s’alignent davantage avec les versions R de la F-Type.
Quant à l’échelon 911, il faut l’écarter de ce duel, la vénérable Porsche à motorisation arrière frisant les 100 000$ dans sa variante la moins cossue.
Les performances à la hauteur… d’une exotique !
Pourtant, la F-Type affiche des chiffres de performance qui n’ont rien à envier aux bolides exotiques de bas niveau. Inutile de regarder du côté des McLaren P1 et Porsche 918 Spyder de ce monde, la F-Type n’est pas de taille. Sauf qu’une Maserati GranTurismo nécessite 5,2 secondes pour accomplir le 0-100 km/h, la F-Type de base ne concédant que 0,1 seconde à ce chapitre. Même constat pour la F-Type S à moteur V6, son 0-100 km/h étant abattu en 4,9 secondes, un temps à peine lent que celui d’une Porsche 911 Carrera S Cabrio qui se vend à un prix franchement supérieur.
Et, la plus sportive des Jaguar n’a pas à rougir non plus pour sa tenue de route, disons-le, exemplaire ! Sans être un modèle de confort, cette biplace d’origine britannique est équipée de pneumatiques qui rassurent en virage par leur largesse et leur adhérence. Pour sa part, l’auteur de ces lignes a préféré la neutralité de la F-Type S à moteur V6, l’édition R munie d’un V8 est un brin plus lourde, ce qui handicape quelque peu dans les virages.
Quatre roues motrices
Pour 2016, la F-Type ajoute un allié à sa gamme la plus sportive, un allié que tout le monde connaît sous l’acronyme AWD. Eh oui, cette pure sportive peut dorénavant être agrémentée des quatre roues motrices (sur les versions S et R seulement), un équipement qui n’a jamais été installé sur un coupé arborant l’écusson Jaguar dans le passé.
Si les puristes trouvent déjà à redire sur ce choix, il n’en demeure pas moins que la F-Type pourra au minimum être pilotée durant la saison froide… à condition que la neige accumulée ne soit pas trop épaisse. Une F-Type est rivée au sol après tout ! En fait, même les journées pluvieuses seront un terrain propice pour cette motricité ajoutée.
Le son d’une exotique… peut-être ?
Il reste maintenant à déterminer si la sonorité enivrante au possible est de la trempe exotique ou si, au contraire, il s’agit d’une ruse de la part de Jaguar pour augmenter le nombre de ventes annuelles. Il est vrai que l’une ou l’autre des versions de la F-Type propose une musicalité unique sur le marché – surtout dans la R – qui peut parfois tomber sur les nerfs dans la circulation lourde. À ce chapitre, la S est amplement suffisante pour une utilisation au quotidien, aussi caverneux le son du V8 soit-il.
Futur classique ou exotique ?
S’il est presque confirmé qu’une édition – que l’on nommera R-S pour l’instant – extrême de la F-Type vienne s’ajouter à ce choix impressionnant de coupés sport, il faut malgré tout se rendre à l’évidence que la F-Type est davantage un futur classique à acheter tout de suite qu’une exotique au sens propre du terme. Lorsque cette super F-Type verra le jour, il faudra se reposer la question, mais d’ici là, la plus jolie Jaguar depuis l’avènement de l’E-Type va devoir continuer d’être considérée comme une sportive à acheter et conserver. À moins d’une catastrophe, la F-Type sera une voiture de collection dans 25 ans !
