La FIA a dévoilé les grandes lignes du règlement moteur. Les objectifs fixés devraient être atteints.
Depuis plusieurs mois, la FIA, en charge des règlements, la FOM, qui gère l’aspect commercial de la F1, et les constructeurs actuels et potentiellement intéressés par une arrivée en Formule 1 discutent du règlement moteur pour la saison 2021.
Quatre objectifs ont été fixés : réduire les coûts, garder un lien avec l’automobile de série, améliorer le bruit et améliorer le spectacle. Autant de critères qui manquent aux groupes propulseurs, les V6 turbo hybrides lancés pour 2014.
Une fois ces objectifs fixés, la FIA, la FOM et les équipes ont travaillé sur un cadre réglementaire plus concret. Mardi, les différents acteurs étaient réunis et la FIA et la FOM ont dévoilé aux équipes la feuille de route. Ces propositions peuvent encore évoluer, mais les grandes lignes ne devraient pas subir de modifications.
La F1 conservera des V6 turbo hybrides de 1,6 litre. Le turbo sera limité en taille et en poids. Le MGU-H, qui récupère l’énergie de la chaleur produite par la turbine du turbo, sera abandonné. Le MGU-K, qui récupère l’énergie générée au freinage, verra en revanche son rôle renforcé. Les pilotes pourront s’en servir pour emmagasiner de l’énergie pendant plusieurs tours, et ils décideront du moment de son déploiement, comme avec le KERS de 2009 à 2013. La batterie et le système électronique, les deux derniers éléments qui composent le groupe propulseur actuellement, seront standardisés.
Les propositions de la FIA et de la FOM
– V6 turbo hybride, 1,6 litre – Un régime moteur augmenté de 3000 tr/min pour améliorer la qualité du son – Des paramètres de design interne bien précis pour restreindre les coûts de développement et décourager les conceptions et conditions de roulage extrêmes – Abandon du moto-générateur thermique (MGU-H) – Un moto-générateur cinétique (MGU-K) plus puissant avec un déploiement manuel par le pilote en course, ainsi qu’une option pour emmagasiner de l’énergie sur plusieurs tours afin de donner au pilote le contrôle d’un élément tactique de course – Un seul turbo avec des contraintes dimensionnelles et des limites de poids – Des batteries et des unités de contrôle électronique standardisées – Des paramètres de design externe bien précis afin de favoriser un changement aisé de châssis/moteur/transmission, de type Plug-And-Play – L’intention de réfléchir à des réglementations de carburant plus strictes et à une limitation du nombre de carburants utilisés.
Les objectifs sont atteints…
La FIA dévoilera un cadre plus précis de cette motorisation à la fin de l’année. Certains éléments seront encore définis durant l’année et annoncés à la fin de l’année, pour inciter les motoristes à poursuivre le développement des groupes propulseurs actuels, et ne pas basculer déjà leurs ressources sur le nouveau règlement.
Les objectifs fixés devraient tous être atteints avec cette motorisation. La FIA se félicite pour ces décisions, et notamment du soutien des équipes.
« Nous avons franchi (…) une étape essentielle dans l’élaboration de la réglementation relative aux unités de puissance, » estime Peter Bayer, le Secrétaire-Général de la FIA pour le Sport. « La FIA et le Détenteur des droits commerciaux sont parvenus à faire évoluer cette réglementation de manière à maintenir la Formule Un au sommet de la technologie du sport automobile tout en relevant les défis propres à la discipline tels que les coûts, la pertinence pour l’industrie routière et le spectacle pour les fans sur les circuits. Nous avons estimé qu’il était important d’associer les équipes à ces discussions aujourd’hui et d’expliquer la direction que nous prenons. Les réactions ont été positives et je m’en réjouis. »
Le dossier de la motorisation est le premier que Liberty Media, détenteur de la FOM depuis le début de l’année, doit traiter dans le domaine des règlements. La volonté de trouver un consensus, souvent affichée par Ross Brawn, se confirme. Ce règlement aura aussi pour but de séduire les supporters et d’attirer les constructeurs.
« L’unité de puissance 2021 est un exemple de la façon dont la FIA, en tant qu’instance de réglementation, Formula 1, en tant que détenteur des droits commerciaux, et les équipes et les constructeurs, en tant que parties prenantes, vont travailler ensemble dans le futur pour l’avenir de la discipline, » souligne le Directeur Sportif et Technique de la Formule 1. « La proposition présentée (…) est l’aboutissement d’une série de réunions organisées en 2017 avec les écuries participant actuellement au Championnat du Monde de Formule Un de la FIA et avec les constructeurs ayant manifesté un intérêt pour faire partie de la catégorie reine du sport automobile. »
« Par ailleurs, nous avons écouté avec attention ce que pensent les fans des unités de puissance actuelles et ce qu’ils aimeraient voir dans un avenir proche en vue de définir une réglementation qui aboutira à un groupe propulseur plus simple, moins coûteux et plus bruyant, et qui favorisera l’arrivée de nouveaux motoristes en F1, et d’atteindre un niveau de compétitivité plus homogène. La nouvelle F1 se veut la plus grande compétition sportive internationale au monde, associée à la technologie de pointe. Pour enthousiasmer, attirer et impressionner les fans de tous les âges, mais en le faisant d’une manière durable. Nous sommes convaincus que la future unité de puissance permettra de réaliser cet objectif. »